La bunkérisation à visage glacial pour un extrême idéal
Pour bien comprendre de quoi il s'agit il faut cliquer sur l'image en dessous, lire l'article et ensuite on plonge...
Février 2010, n°116.
Les
caves sont pleines de mort aux rats, la dératisation n’a jamais cessé. A Tours
la municipalité avance à visage découvert avec une arrogance tout en
Ecobuldinge sans méninges.
Après
la Militarisation : LA
BUNKERISATION LE BLOCAUSTE VERT
A propos de la pépinière au SanitasExtrait du Tours Infos (mensuel municipal d’information) février 2010 N°116 page 4.
…Tours(s)plus en choisissant pour maître d’œuvre, le jeune
architecte Nicolas Favet, lauréat du prix Ecobulding et architecture de la
fondation Nicolas Hulot, éclaire sur ses intentions.
L’objectif fixé : une consommation d’énergie deux fois inférieure à
celle d’un bâtiment respectant les normes en vigueur. "Le travail le plus
remarquable portera sur l’enveloppe du bâtiment", note Aline Rollin,
ingénieur de l’OPAC, maître d’ouvrage délégué. Pour éviter absolument les
déperditions de chaleur, le blockhaus est en théorie un modèle "parfait
", mais Nicolas Favet veut aussi prouver que le geste architectural est
possible, quand
bien même la présence de vitrages doit être limitée. (woua si ce n’est pas du verbiage çà
!!) "Mon projet, s’il est sobre, explique-t-il,
s’accorde avec harmonie au dessin rigoureux des bâtiments principaux du
quartier…" cela revient à dire qu'en regardant le
camp du Sanitas, un blockhaus conviendra parfaitement avec les bâtiments déjà
hideux du quartier.. ahha le dessin rigoureux.. nous aimerions bien vous
rencontrer pour en discuter sobrement et très rigoureusement..
Etrange
non, que le Sanitas ait pu inspirer un BLOCKHAUS !!!! Ils zont une imaginazione
incroyable !!
Aline
Machine trouve que le travail remarquable sera l’enveloppe du bâtiment. Nous
sentons également ce besoin absolu d’éviter tout déperdition de chaleur c’est
presque une obsession. Et la meilleure des réponses fut une conception qui
puisse faire double emploi : le BLOCKHAUS comme modèle "parfait".
D’un côté il permet d’éviter toute fuite de chaleur à des fins bio-économiques
(vous y croyez vous ?!) et de l’autre, bien sûre moins avouable, de protéger
les futures start up des attaques possibles de l’extérieur.
La
population entière est coupable d’être pauvre et donc potentiellement
délinquante et criminelle. En attendant que tout le monde soit dégagé et le
secteur assainit et pacifié (comme pendant la guerre d'Algérie), la meilleur
des constructions répondant à ces 2 critères, chaleur et protection en Zone
Urbaine Militarisée : c'est le BLOCKHAUS.
C’est
un bâtiment qui par sa structure, ses formes, son architecture est capable de
se défendre lui-même, il est dissuasif en tout point. Nous retrouvons ici un
exemple d’architecture de prévention situationnelle. Un aménagement des lieux
pour prévenir le crime.
Nous
sentons également quelque chose de l’ordre de la prouesse technologique, une
forme supérieure d’écologie en milieu pauvre militarisé, mitarisé, après la
cité radieuse le BLOCKHAUS MODERNE.
Le SANITAS putain d'ta race tu crois vraiment
que c'est le KOLKHOZE FLEURI??
Aline
est fière, ingénieuse et point une belle ingénue, elle turbine. Vas-y
Aline à grand coup de vaseline, c’est bon, c’est bon.. ducon.
Nicolas
Culot quant à lui, nous explique avec beaucoup de classe et même avec un
certain panache, qu’il va nous faire gober avec une grande sincérité que son
bâtiment s’inscrira parfaitement dans l’architecture du quartier. Il suffit de
l’écrire et de le répéter dans tous les magasines et organes de propagande
municipale pour que tout le monde y croit…
c’est
ça, la fabrique du consentement durable
Mais
par quoi tout le monde a-t-il bien pu être inspiré?? Comment en est-on arrivé à
parler BLOCKHAUS? Comment sort de la bouche de professionnels chargés de nous
administrer et veiller à notre qualité de vie le mot BLOCKHAUS? Que se
passe-t-il à ce moment précis? Es-ce
que tout le monde dit "oui, oui, c’est bien un BLOCKHAUS, c’est une
bonne idée pour ce quartier, ça va être très jolie et ce côté paisible et
agréable du BLOCKHAUS ça va certainement faire plaisir aux habitants et les
rassurer!!"
Un
BLOCKHAUS cela ne vous fait-il pas penser à des morts plutôt qu’à des vivants? Voilà
ce qui se produit quand vous entendez blockhaus, il y a tout un éventail d'atrocité
qui vous serre peu à peu la gorge...
ghetto =
sécurité = zone = défense = concentration = prison = guerre = mort = nazi =
surveillance = internement = destruction = isolement = torture = massacre =
pacification = pogrom = charnier = quarantaine = terreur = militaire = déportation = horreur
= camp = nettoyage = épuration = extermination = esclave = goulag = ... encore?!!!
Quand j’étends le mot BLOCKHAUS je sors mes dents et MORD!!
- argument écologique vérité médiatique –
ce
qui va suivre est une fiction..
Dialogue
entre Machine Block et Culot Haus tout en technique qui nique. L’une expliquant
à l’autre son souci de déperdition de chaleur qu’il faut éviter à tout prix.
Mais une digression est si vite arrivée..
Machine
: …de notre côté
(l’OPAC) nous avons bien réfléchi, il nous semble qu’un BLOCKHAUS réponde parfaitement
à toutes nos préoccupations quelles soient d'ordre économique, sécuritaire ou sociale.
Culot
: Euh oui, en plus
pour les finitions c’est simple et sobre il fait toujours frais, je me souviens
enfant les BLOCKHAUS de Bretagne ça me fascinait et il y faisait toujours bon l’été.
Machine
: Ah oui, les BLOCKHAUS
de Bretagne c’est un genre de palais Breton hein?! (tout le monde rit à
pleine dent) Bon, soyons un peu sérieux, pas trop
quand même. Vous savez un BLOCKHAUS dans une Zone Urbaine Militarisée comme le
Sanitas, ça ne choquera personne. Quelques uns seulement s’agiterons mais rien qui
ne puisse nuire véritablement à notre dessein et à l’avancée de nos projets
pour ce quartier. Nous ferons diversions et avec toutes les fêtes organisées
l’attention sera vite canalisée sur tout autre chose. Tenez regardez en ce
moment il y a le Tram qui occupe les esprits, ça fera parfaitement notre
affaire et ce, pendant au moins cinq ans. Lui de toute façon il passera, de gré
ou de force, le Tram passera!! C’est en quelque sorte notre Cheval de Troie et
pour le camp du Sanitas c’est notre Bélier, nous arriverons à nos fins, vous
comprenez avec le Tram c’est la fête de la force.
Culot
: Oui je comprends
vous avez raison. Un BLOCKHAUS installé dans un camp de la vie ça passera et
bientôt le train, pardon, le Tram desservira la station "Centre de
Vie"... Aahahahah..
Machine
: Vous me faites
rire.. hahaha...
Culot
: Et vu
l’architecture et l’urbanisation antiguérilla de la cité, avec toutes ces
caméras, barreaux, barrières, grillages, interdictions, jardin découvert, mise
à vue et à nue des espaces, minéralisation forcée, poteaux défense et grilles
de la liberté, le BLOCKHAUS dans la Zone Urbaine Militarisée tout le monde va s’y habituer très
vite, et une fois qu’il est là de toute façon il n’en bougera plus.
Machine
: Exactement.
Regardez le "Centre de la Vie" il est toujours là.. hahahaha quand je
pense que tout le monde y a cru.. hahahaha...
Culot
: Fallait osé quand
même..
Machine
: Hé oui! Il faut penser
start up, nouvelle économie, e-commerce, e-stratégie, e-communication. De plus,
toutes ces nouvelles entreprises qui viendront s’installer pourront profiter du
statut du quartier du Sanitas, c’est une Z.U.S. Zone Urbaine Sensible, il y a
les défiscalisations, les dégrèvements et tout ce qui est possible et inimaginable en terme d’abattement
fiscal tout est à la clef. Il faut penser à tous nos amis. De toute façon ils ne resteront
pas longtemps, c’est pour les aider à démarrer, en Z.U.S. il y a le package financement!
Culot
: Je ne comprends pas bien…??
Machine
: Ben
oui!! Nos amis entrepreneurs reçoivent de l’argent pour commencer une activité
en Z.U.S. En plus, s’ils embauchent la main d’œuvre locale bon marché
ça ne leur coûtera rien ou presque rien pendant au moins deux ou trois ans. Ensuite
ils peuvent partir, l’activité est lancée, le turn over envoyé, et ça tourne,
mise sur orbite, la pompe fonctionne toute seule ensuite! Capisce! Verstanden!!
Culot : Ça y est je comprends, c’est formidable! Pendant que la Z.U.S. pompe la Z.U.M. veille et surveille. C'est bien pensé.
Machine
: Vous
savez cette nouvelle conception du BLOCKHAUS moderne n'attirera
pas l’attention, croyez-moi. Au début c’est l’étonnement, c’est
nouveau et c’est toujours bien quand c’est neuf, on est respectueux. Et le
respect on a les moyens de l’installer et d'ailleurs toute personne suspecte
qui gravitera autour de notre BLOCKHAUS, de jour comme de
nuit, sera vite interpellée, le secteur et sous vidéo surveillance et il y a un
petit poste de police installé juste à côté depuis des années derrière le
"Centre de Vie".. ahahah...
Culot
: Vraiment? Je ne
savais pas. Quelle blague le BLOCKHAUS la pépinière-pompe-à-fric entre un commissariat
et un centre dit culturel!!! Et personne ne voit rien?! C'est tout simplement Génial! Travailler avec vous c’est un vrai plaisir.
Machine : Nous devons absolument faire place
nette dans ce périmètre. Changer progressivement de population ce n’est pas si
simple, cela prend plusieurs décennies. Nous avons commencé il y a déjà un moment. Quand le BLOCKHAUS va s’installer les
bobos iront manger où? Consommer où? Il faut qu’il y ait tout à porter de main,
bars, restaurants, loisirs, supermarché, coiffeurs.. Tout un quartier à refaire
en somme, enfin un centre ville retrouvé, qui va s'agrandir très vite il va
supplanter et phagocyter les restes!! Il
ne sera pas utile de faire intervenir l’armée contre les habitants résistants.
Les plus coriaces et il y en a à chaque fois finissent par quitter de leur
plein gré les lieux dont on souhaite les voir partir. Nous avons des moyens de
contrôle et de pression sociale très efficaces, plus subtiles, toute une
panoplie de possibilité.
Culot : Ah oui?
Machine : OUI! Qui dit logement social dit aide au logement. Aujourd'hui au Sanitas nous avons mis en œuvre une politique de hausses des loyers exponentielle, elle vise à faire partir en premier les plus démunis, ensuite nous avons les moyens de serrer le robinet de l'aide ça prendra plus de temps mais nous avons des amis partout et à tous les niveaux politique. D’ailleurs nous avons déjà commencé par restreindre l'accès au Sanitas parmi la population dont un membre de la famille vit déjà dans le quartier. C'est pour cela qu'actuellement c'est le quartier où il y a le plus d'appartements vides. Les intéressés sont renvoyés automatiquement au camp de La Rabière à Joué-les-Tours et aux Fontaines. Vous savez les anciens directeurs des OPAC sont souvent d'anciens militaires d'Indochine ou d'Algérie, ils connaissaient bien les problèmes de répartitions des populations, ils avaient une grand maîtrise. Ils ne sont plus là mais il y a toute une pratique qui s’est transmise, quand ça marche on prend! Rien n'est laissé au hasard, JAMAIS. Tout est sous contrôle. Nous faisons bien notre travail. Nous au moins nous avons un.. hahaha... Qui aime bien châtie bien.. hahaha.. il devrait bosser un peu plus tous ces pauvres.
Culot : Ah oui?
Machine : OUI! Qui dit logement social dit aide au logement. Aujourd'hui au Sanitas nous avons mis en œuvre une politique de hausses des loyers exponentielle, elle vise à faire partir en premier les plus démunis, ensuite nous avons les moyens de serrer le robinet de l'aide ça prendra plus de temps mais nous avons des amis partout et à tous les niveaux politique. D’ailleurs nous avons déjà commencé par restreindre l'accès au Sanitas parmi la population dont un membre de la famille vit déjà dans le quartier. C'est pour cela qu'actuellement c'est le quartier où il y a le plus d'appartements vides. Les intéressés sont renvoyés automatiquement au camp de La Rabière à Joué-les-Tours et aux Fontaines. Vous savez les anciens directeurs des OPAC sont souvent d'anciens militaires d'Indochine ou d'Algérie, ils connaissaient bien les problèmes de répartitions des populations, ils avaient une grand maîtrise. Ils ne sont plus là mais il y a toute une pratique qui s’est transmise, quand ça marche on prend! Rien n'est laissé au hasard, JAMAIS. Tout est sous contrôle. Nous faisons bien notre travail. Nous au moins nous avons un.. hahaha... Qui aime bien châtie bien.. hahaha.. il devrait bosser un peu plus tous ces pauvres.
Culot
: Aahahaha... Nous
pourrions envisager quelques cellules sous le BUNKER?
Machine
: Comment n’y ai-je
pas pensé?
Culot
: C’était une blague.
Je cabotine un peu, j'aime bien le théâtre, d'ailleurs je pratique un peu, je
suis à ma façon un marionnettiste. Dites vous savez quoi ?
Machine
: Non? Dites-moi
tout...
Culot
: Dans un BLOCKHAUS
il y a toujours des cellules... hahaha..
En
cœur :
..HAHAHAHAHAHA... (tout le monde ris de bunkoeur)
Et
si le Sanitas avait inspiré autre chose qu’un BLOCKHAUS?
Le
BLOCKHAUS n’est pas du tout à l’image de la société des habitants du Sanitas,
n’aurait-il pas été plus judicieux et agréable pour les yeux qui vont être
confrontés à cette forteresse, un bâtiment qui inspire la sympathie et la
confiance plus que la peur et la guerre?
Personne
n’a été consulté sur ce sujet? Les voisins verrons à la grisaille du quartier
s’élever le BLOCKHAUS de la honte. A quand les miradors et les zones
électrifiées? Jusqu’où allez-vous continuer? Pensez-vous que nos yeux ne savent
point distinguer ce qui est agréable? Pourquoi personne ne respect les
habitants du Sanitas?
Une
autre pépinière verra le jour au camp de La Rabière de Joué-Les-Tours, bientôt ils installeront des miradors et des citoyens-policiers pour tout surveiller...