(à la vue de la plaquette annonçant les festivités sédatives du 18/04/2009, c'est sans commentaire,
on ne remercie pas la médiocrité grassement rémunérée le bon goût ça ne s'apprend pas!)
on ne remercie pas la médiocrité grassement rémunérée le bon goût ça ne s'apprend pas!)
..de l’art dans la vie, des grilles dans la ville, ou comment ça pue en Z.U.S.
Lettre ouverte contre tous ceux qui nous détestent et qui déclarent la guerre à notre quartier le Sanitas
Souvenez-vous
le 18 avril 2009, le Sanitas fêtait ses 50 ans de vie de quartier, la ville
délègue à Mohamed Moulay ancien référent Contrat de Ville du quartier du
Sanitas, aujourd’hui Conseillé Régional de la Région Centre (un autre colonisé
du parti socialiste), le soin d’organiser les festivités. On amuse tout le
monde et, pendant que la mairie fait diversion, elle installe en décembre 2009
la vidéosurveillance du côté de la place neuve (centre de "non" Vie
du Sanitas) et du quartier Saint Paul. La ville et monsieur Moulay se sont bien
gardés d’expliquer en avril le plan prévu pour la fin de l’année. Monsieur
Moulay est à la politique ce que les videurs sont à la discothèque. Censés pour
les premiers (les référents) expliquer à leurs "semblables" - souvent
de même origine ethnique - l’importance de la civilité voire de la servilité
exigée par la ville pour faire respecter la bienséance et une idée fantasmée de
la politesse, et ce même par la force, et pour les seconds (les videurs) faire
admettre toujours à leurs "semblables" qu’ils ne peuvent pas entrer
parce que pas habitués du club, ou alors uniquement accompagnés d’une jeune
femme, les baskets étant bien sûr bannies et la casquette un signe
d’appartenance à la "voyouserie" et les deux : Grand Maître Voyou. A
force de vouloir taxer le vice et non la vertu on a cru que celle-ci était sans
sévices, et bien c’est faux. La racaille municipale, ça existe.
Claude
Roiron à l'époque (17ème adjoint de la mairie de Tours et adjointe Spéciale de
Saint-Symphorien), une langue de bois dans une gueule de fer, adjointe à la
sécurité, expliquait dans un article du Point daté du 17/01/2007 (n°1748) "je
suis socialiste et Big Brother, ce n’est pas ma valeur. Je suis contre la
vidéosurveillance, sauf dans quelques endroits sensibles". Elle
n’osait pas avouer que le Sanitas était pour la municipalité une zone sensible
et une priorité, une Z.U.S. (Zone Urbaine Sensible). Le fait qu’elle assure
être socialiste devait nous rassurer sur ses intentions en nous faisant imaginer
que c’est de la bouche des socialistes que sort l’humanisme. Hé non! La droite
dure est au service de cette gauche folle. Ces socialistes-là, sont à l’extrême
droite de la gauche.
Le quartier du Sanitas est une Cité
unique en France avec 4000 logements sociaux en centre ville. Hé oui! Le
Sanitas est en centre ville et la ville n’en peut plus et ne veut plus de
certains habitants et de sa "zone". Elle aimerait bien les voir
disparaître, se désintégrer ou qu’ils se détruisent eux-mêmes. Le tramway,
c’est LE PLAN.
Ce que la
municipalité oublie de nous expliquer, c’est qu’elle va
"normaliser-sécuriser" le quartier avant la venue du tramway qui
devrait emprunter, en venant de la gare, la rue Blaise Pascal en passant par leboulevard de Lattre de Tassigny, pour prendre ensuite l’avenue du Général DeGaule et rejoindre la place de la liberté.
Elle ne lésinera pas sur les moyens qu’elle va utiliser et même la force pour
faire partir ailleurs une partie des habitants du quartier du Sanitas. La
militarisation (caméras, barrières, barreaux, les porches inaccessibles..), la
déclaration de guerre et ensuite la pacification sont des scénarii tout à fait
envisageables. Après tout, nous sommes un pays en guerre avec des troupes
engagées à l’étranger, mais la France a un ennemi intérieur : LE PAUVRE.
Le rapprochement police/armée instauré par le gouvernement Zarkozy y
contribuera au besoin. Un peu comme si notre quartier était une zone de guerre
en Afghanistan ou un quartier de Bagdad qu’il faut "nettoyer". Le
vocabulaire utilisé par les médias est le même pour éviter d’expliquer qu’il y
a une grande pauvreté, de la peur, du chômage, de la délinquance, des habitants
en détresse qui se cachent parce qu’ils ont honte de leur situation qu’ils
vivent comme une véritable humiliation, et la ville de stigmatiser la violence
plutôt que de regarder ce qui a échoué depuis plus de 20 ans. Elle ferait mieux
de remettre en question sa politique des quartiers, plutôt que de nous accuser
de ses propres échecs, et agir enfin avec nous et pour nous, plutôt que pour
elle-même et dans la seule optique de conserver ses privilèges. A un quartier
difficile déclaré Z.U.S. elle a préféré le triomphe, la force et l’arrogance
bourgeoise face à la fragilité des gens qui n’ont rien. Où il y a absence de
volonté sociale, parfois c’en est une : L’EXCLUSION.
Les
habitants du Sanitas sont des habitants à part entière et sont pour beaucoup
français, et la municipalité nous le dit et le répète à qui veut l’entendre, et
surtout à l’occasion des élections quand elle s’adresse à la nouvelle
génération issue de l’immigration (certains y ont même cru ou failli y croire).
Elle explique à ces jeunes, assez mal d’ailleurs, que nous avons, qu’ils ont,
que Tous avons des droits - continuellement méprisés - et des devoirs, que nous
méprisons à notre tour, car si nous ne le comprenons pas nous le devinons
sûrement, les droits n’existent en réalité que pour qui peut les exercer. A
notre niveau nous passons notre vie à en subir les conséquences.
Mais entre deux élections nous
redevenons des français de seconde zone. En réalité nous sommes TOUS considérés
comme des sous-citoyens, la France d’en dessous c’est NOUS : Français,
estampillés Français d’Origine et Etrangers.
Il y a un consensus
sécuritaire devenu complètement fou contre nous les habitants du Sanitas. Nous
sommes bafoués et humiliés toute l’année mais nous déclarons TOUS sur notre
honneur piétiné nos revenus, déclarations et notifications administratives de
Français de seconde zone et d’Etrangers occis. L’argent n’a vraiment aucune
odeur, cela nous le savions déjà.
La politique de
"résidentialisation", c’est le terme utilisé pour la réhabilitation
du quartier Sanitas, parce que tout a à ce point échoué que les mots nouveaux
donnent une impression d’idée nouvelle, transformer le "Sanitas" en
résidence de haut standing, voilà donc l’objectif.
D’abord le "désenclaver",
c’est-à-dire le rendre accessible (destruction des barres, aérer les espaces et
élargir les rues, destruction des espaces intimes pour de la convivialité bien
surveillée, expliquée, répété, matraquée, rassérénée sur le papier des
innombrables journaux et organes de propagande de la bonne pensée munizipale,
un bon exemple de fabrication de l’opinion publique) dans un premier temps pour
les forces de l’ordre, ensuite améliorer le cadre de vie et casser son image de
cité afin de résoudre des problèmes plus profonds, d’ordre social, et attirer
ainsi des entreprises et développer le secteur tertiaire. Mais pour cela la
ville devra faire partir des habitants. Impossible de "boboïser" un
quartier classé Z.U.S. Le Sanitas ne sera jamais une extension de la place Plumereau
(vieille ville chic) ou du quartier de la gare (centre d’affaire qui jouxte le
Sanitas) en l’état actuel des choses.
Plus qu’un rêve, un souhait avant de
lâcher sa place et marquer à son tour une histoire à Tours d’ego. Jean Germain (1) (le maire, il est la
mairie) malgré deux mandats à son actif n’a pas encore Un Grand Projet pour
Tours comme son prédécesseur Jean Royer en eut à son époque. Son PLAN c’est son TRAM (2), un genre de jouet à déshumaniser
un peu plus.
(1) un
exemple de cumul de mandat : Maire, Président de Tours Plus,
vice-Président du Conseil régional du Centre, Président du SITCAT,
l'Hôpital, l'OPAC, la SET (Société d'Equipement de touraine)
(2) il sera dessiné par Buren.
Dans la ville en transe l'hôpital avance,
les habitants sont les nouveaux patients de la si vile ville.
La cité, parkinge de la clinique sans méninges...
Le TRAM, c’est LE PLAN, le super
jouet, un Cheval de Troie pour faire diversion. La ville et la région aidées
par des médias sédatifs canaliseront l’attention de tous sur les bienfaits du
JOUET DU PLAN DU TRAM. D’une part, les uns vanteront les bienfaits et tout le
monde y ira de sa petite histoire et de son idée sur le sujet, et de l’autre,
ses détracteurs qui feront du bruit (et ce à juste titre) seront taxés d’être
des "terroristes anti-progrès, pollueurs" qualificatifs faisant d’eux
des personnes peu fréquentables qu’il faudra éviter à tout prix.. L’écologie,
argument coup de balai sur les discussions, l’emportera sur tout, et ainsi le
non débat continuera, la vérité sera noyée et pendant que tout le monde jouera
à "Ah! Comment ça marche vachement bien la liberté d’expression dans la
république totalitaire" (ça marche comme le traité de l’union
européenne, souvenez-vous tout le monde avait dit NON) en coulisse se décidera
(hélas ça ne sera plus un jeu) l’avenir de quelques pauvres à qui la
municipalité proposera peut être un pécule - ce n’est pas certain, la bataille
s’annonce difficile, personne n’est propriétaire – en tout cas les obligera à
quitter les lieux tant convoités. La tentation financière et la présence
militaire venant motiver le départ, elles précipiteront les "bougres"
vers un lieu dont on ne parlera jamais, loin de tous et de tout et surtout loin
des yeux.
L’évidence sert à cacher la vérité.
On a vu une partie de la panoplie de la gestion sécuritaire de la ville de
Tours, et tout cela en fait participe d’une normalisation de l’usage de
l’espace urbain qui s’inscrit dans une perspective beaucoup plus large, qui
porte le nom d’Architecture de Prévention Situationnelle**, ou "Defensible
Space" : aménager les lieux pour prévenir le crime. Voilà ce que cache la
politique de "résidentialisation". **Le "Defensible
Space" est un principe mis au point dans les années 1960 en Angleterre et
aux Etats-Unis, c’est par définition un espace qui doit être par lui-même
défendable, par sa structure, par ses formes, il doit être en lui-même
dissuasif.
Comment la ville compte-t-elle
régler en 3 ans (2013, date des essais du tram) ce qu’elle a oublié, ostracisé,
exclu depuis 20 ans et plus?? Si c’est le dialogue qu’elle compte choisir, elle
ne s’y prend pas de la meilleure façon, et peut être devrions-nous l’aider pour
cela? Ou va-t-elle tenter le coup de force?
D’après le commissaire divisionnaire
Noël Paysant "Tours est l'une des villes de France où le taux de
présence policière est le plus élevé. Les effectifs [500 fonctionnaires de
police, NDLR du Point] passent la moitié de leur temps sur le terrain."
(propos recueillis dans ce même article du Point cité ci-dessus)
Oui, parfois nous laissons un peu
aller notre quartier, parce que nous avons nos soucis et manquons d’énergie, de
vigilance, et sommes inquiets de l’avenir ici plus qu’ailleurs dans la ville.
Mais depuis très longtemps nous sommes à ce point insultés, déglingués, haïs,
détestés, continuellement et mesquinement surveillés que nous avons pour
beaucoup d’entre nous abdiqué sur beaucoup de choses, et avons fini par ne nous
occuper que de nos intérieurs, parce qu’enfin nous nous y sentons bien. Ils
nous ressemblent et nous n’y sommes pas jugés, contrairement à ce qu’il se
passe avec les instances municipales qui, désirant nouer le dialogue, utilisent
des "référents contrat de ville" pour nous divertir. Ces référents
sont un tel affront qu’une borne électronique aurait encore été préférable à
pareille mascarade. Cette dépense inutile, ce salaire de Contrat de ville
d’environ 1000 euros par mois pourrait être plus diligemment utilisé par une
association à but non sédatif du quartier. Dans ces emplois de ville il vaut
mieux avoir des prétentions que de posséder des aptitudes si on souhaite tenir
sa place.
Oui, nous avons quelque peu négligé
ce qu’il y a derrière nos portes, les escaliers et ascenseurs, nos relations de
voisinage, notre immeuble, la rue devant et le quartier dans son ensemble, pour
ce qui est du gardien et de l'îlotage tant mieux qu'ils soient partis ça
ressemblait trop aux stratégies militaires et les méthodes utilisées pour
identifier et arrêter les habitants pendant la guerre d'Algérie. Même s'il
existe toujours une version édulcorée et civile de la sectorisation.
Alors oui, il y a des efforts à
faire, ensemble nous devons reprendre en main notre cité parce que les
responsables politiques de la ville, ceux qui ont le pouvoir de transformer le quartier
en prison à ciel ouvert, en camp de la vie entouré des barreaux de la liberté,
ne vivent pas avec nous et ne veulent plus de nous. Ne leur donnons pas
d’alibis supplémentaires : l’usage de la force.
Beaucoup semble soutenir
l’installation des caméras de surveillance, mais il y a des Français, des
estampillés Français d’Origine et des Etrangers, appelez-les comme bon vous
semble, juste des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes qui ne
sont pas d’accord et ne veulent pas se laisser faire. Qui ne dit mot consent,
mais à quoi avons-nous consenti? On nous fait peur et nous acceptons d’être
privés de nos libertés fondamentales pour nous vendre la sécurité garante de
notre bien-être. A force de vivre dans une prison nous devenons des prisonniers
et réagissons comme des fugitifs. Sous prétexte que nous n’avons rien à nous
reprocher, et c’est une vérité, notre bonne foi est une preuve suffisante,
devons-nous laisser les caméras filmer, surveiller, et quoi d’autre?? Sans
jamais rien dire?! ET BIEN NON!!
L’avenir du Quartier n’est ni une
affaire de gauche ni une affaire de droite, mais l’affaire de TOUS, avec tous
ceux qui le souhaitent et d’abord des habitants du quartier du Sanitas
dépossédés du droit de s’exprimer et de la possibilité de décider de l’avenir
de leur quartier. La rénovation du Sanitas oui, la réhabilitation, peut-être
avec une réelle concertation des habitants, mais la militarisation avant la
pacification sous couvert de "Résidentialisation" nous disons : NON!!
En tant qu’individu nous avons un
peu d’orgueil, mais point celui d’être des morts qui croyons voter. On ne peut
pas mettre un policier derrière chaque habitant, alors nous devenons peu à peu
des citoyens-policiers. Comment pouvons-nous et comment devons-nous envisager
l’avenir, notre avenir? Est-ce possible?
On se souviendra de cette phrase de
Bertrand Delanoë : "La fête doit continuer", lors qu’il avait tout
juste été poignardé lors de l’opération "Nuit Blanche" à Paris en
2002, une énième fête de la fête destinée à amuser et divertir d’autres
citoyens, mais combien de temps allons-nous devoir nous amuser avant de nous
apercevoir à quel point nous avons été nous aussi poignardés joyeusement et
cruellement par la municipalité depuis toutes ces années?! Nous sommes loin du
bon sens nécessaire pour continuer à vivre ensemble. Voulons-nous vivre encore
ensemble?
Ceci est ma contribution de
sous-citoyen bafoué, à la cité à laquelle je suis très attachée parce que j’y
suis né, y habite et l’apprécie suffisamment pour la défendre. Funeste, un
enragé silencieux qui n’a jamais cru aux mensonges de la municipalité.
La
municipalité pourra toujours repeindre le Sanitas mais elle n’enlèvera pas l’échec,
les stigmates partout criant de vérité, la honte de son incompétence en matière
de gestion de l’humain et notamment des pauvres qui sont devenus malgré eux
COUPABLES d’un système qui les affame. Je suis devenu malgré moi et c’est ma
condition qui parle et jamais mon apparence dont je n’ai point honte, un ENNEMI
de cette politique local. Je suis un ennemi intérieur parce que je suis pauvre
et j’ose l’exprimer. Je suis trahis par mon pays. Je ne me suis jamais JAMAIS
senti aussi mal dans ma vie que depuis cette militarisation qui n’est pas
d’aujourd’hui, mais qui maintenant montre son visage.
Il faut
arrêter de regarder le quartier du Sanitas sous photoshop ce n’est pas la
réalité, il y a des Hommes derrière, onze mille environ. Alors ATTENTION!