Les concepteurs de ces ensembles n'ont pas un seul instant imaginé ni même pensé que les futurs habitants seraient sensibles à ce que leurs yeux verraient? Qu'ils seraient conditionnés par le milieu dans lequel ils allaient vivre, grandir, s'aimer, travailler, un jour avoir des enfants, avoir des aspirations et des désirs? L'urbanisme est une réflexion à long terme et des prévisions sur une trentaine d'années pour envisager un avenir de raison. Mais à quoi ont-ils réfléchi exactement?
Après la Deuxième Guerre mondiale la ville de Tours fait face à
d'importants besoins de logements. La commune acquiert une partie de
l'emprise ferroviaire attenante à la Gare de Tours. Des expropriations ont lieu, et des entreprises ferroviaires quittent la zone industrielle. Tours dispose alors de terrains à bâtir
qui préfigurent un tout nouveau quartier appelé : le quartier du
Sanitas.
Le chantier est d'une grande ampleur ; l'État le confie à l'architecte Jacques henri-Labourdette en 1954. Il prévoit dans son projet un maillage de rue et deux grands axes :
l'avenue du Général de Gaulle et le boulevard de Lattre de Tassigny. Les
constructions de Labourdette sont à l'image de l'architecture de l'époque, il réalise de grands ensembles avec des hautes
tours et de longues barres.
L'OPAC
de Tours est le premier à construire 12 immeubles dans ce quartier très
"novateurs" à l'époque appelés les 811. Suivent la réalisation de 1279
logements en 1961, puis l'érection de la plus grande tour de la ville en 1965 : la Tour U, haute de 71 mètres, place du commandant Tulasne. Les dernières constructions ont lieu en 1972 au sud du quartier où sont implantées huit barres autour d'une tour de onze étages.